dimanche 17 juillet 2016

Tour (et sommet) de l'Ailefroide Orientale

Et voilà, notre poisse météo laisse enfin la place à un week-end radieux, et on en a profité à fond ! Ayant du annuler le dernier WE GAG (alpi neige), on se rattrape avec une superbe boucle qui combine : course de neige, course d'arête rocheuse, et glacier ! En plus de ça : deux beaux sommets, 3 refuges, 3 vallons à explorer avec pas mal de bornes et du déniv pour être en forme :)
Rex et Nanard au sommet des Boeufs-Rouges

Itinéraire : 
J1 : Montée au refuge du Sélé
J2 : Ailefroide Orientale (3847m) et retour au Sélé (F, +1400m)
J3 : Pointe des Boeufs-rouges (3516m) par l'arête N, traversée sur la Condamine, Refuge de la Pilate, Refuge de Temple-Ecrins (PD, +1500m)
J4 : Col de la Temple, descente par le glacier noir

Une boucle à recommander, variée et avec des vues grandioses ! Pas mal de distance, ça donne l'impression d'un long voyage... (et ça fait mal aux cuisses !!) Et surtout une connexion logique entre trois vallées et autant de refuges (même si la Pilate c'est juste pour la bière !) sans oublier les beaux sommets :)

J1 : Montée au Sélé

Départ tardif de Grenoble (10h), manip de voiture pour ne pas perdre de temps en arrivant au pré de Mme Carle le dernier jour, on démarre la montée au refuge avec la menace des averses de pluie/neige de la fin de journée. On monte donc tous à un bon rythme, et c'est du refuge avec des bières/boissons chaudes qu'on observera la neige tomber (à peine de quoi faire beau sur les hauts sommets le lendemain matin...).
Pas pire la vue dans le coin (Viso)

 J2 : Ailefroide Orientale

" Il est 3h30, c'est l'heure des braves !"
Sur le coup, on a pas compris : on partait faire une course cotée F en bonnes conditions, on est loin de la conquête héroïque de l'Alpe...
Et puis au café, on a compris : un peu fort le kawa pour un réveil si matinal ! Heureux les adeptes du Earl Grey....
Départ à 4h15, on avait dit au briefing "matos à minima", mais dans l’excitation les GAGistes ont tous sortis la panoplie de friends et coinceurs, manquait le jeu de broches, l'ancre à neige et les pitons ;) 
Après tout on connait tous les variantes à Rob, mais ce week-end, c'était pas le thème !

La montée est efficace, on n'eut à peine à déplorer quelques nouilles et variantes d'itinéraire, mais rien qui justifie une perte de temps dans les règles de l'art. L'attaque est en neige et facile, on emprunte le couloir un moment, puis les gradins, et les fameuses vires, faciles mais expos. Ensuite c'est bien enneigé et très agréable :) Bon l'altitude s'est quand même fait sentir sur la fin pour une partie du groupe. Faut dire, s'acclimater en Vanoise, quelle idée.......
A la descente, ça grognait bien un peu en dé-escalade, mais tout s'est bien déroulé.... 
Les fameuses vires
La fameuse "Banane"

C'est la lutte finaaale.....
Premier "vrai sommet" des GAGistes !

Sortie des vires

On est donc arrivé plus qu'à l'heure pour commencer vraiment la journée avec les activités agréables de l'alpinisme (le reste n'étant qu'un moyen de se donner bonne conscience et de se justifier auprès de ses parents et amis !!) : d'abord la bière, puis la bouffe, ensuite la bière, puis la sieste, ensuite la bière, puis l'apéro, et c'est l'heure de se mettre à table ! (ndle : par soucis d'économies certaines bières ne furent pas consommées....)

J3 : Traversée à Temple-Ecrins par les Boeufs-Rouges

La grosse journée du Week-end... Après une grosse nuit de sommeil, le réveil est plus classique, un sobre "Bonjour il est 3h30". Ça tend à confirmer les hypothèses de la veille, car cette fois, tout le monde a demandé du thé, bizarrement...
On part sur un bon rythme, et on avale sans soucis le long vallon en ayant rapidement traversé le torrent. Encordement au pieds du glacier, en deux cordées de quatre pour limiter les risques en cas de chute en crevasse. 
On arrive sur son "replat" juste au bon moment quand le soleil pointe son nez sur les Boeufs-Rouges (oranges du coup) ! En 2h30 on est au col, on s'en était donné trois. Ou bien le groupe est en forme, ou bien ils se préparent à exploser l'horaire dans l'arête et essayent de me caresser dans le sens du poil ;p
Juste à l'heure !
Coup de Sabre, Sans-Nom, Pelvoux

Départ en tête avec Thomas, suivi de Nico et Pierrick, qui surveillent Anaïs et Vic', Seb et Mathilde ferment la marche. Le début d'arête est assez aérien, ça a impressionné les GAGistes, mais c'est techniquement facile et ça protège sans efforts en passant la corde autour des nombreux bécquets ! On mettra deux points sur toute l'arête tellement il est facile de protéger de cette façon, un gain de temps appréciable...
Malgré des cairns trompeurs qui attirent sur des vires péteuses et sans intérêt, on suit sans difficulté le fil de l'arête sur tout le parcours : plus beau, plus agréable, et plus sain ;)
On arrive trois heures plus tard au sommet, sans soucis, l'horaire est tenu ! Le groupe était donc en forme et a bien progressé sur la gestion de la corde entre le début et la fin d'arête !
Pendant ce temps sur le glacier
Départ ambiancé

Cache-cache
Anaïs, même pas peur !

Arrivée au sommet face à l'itinéraire de la veille !

Grosse banane pour tout le monde devant un paysage au top et sous un grand soleil, un bonheur :) Pour ma part, de loin la plus belle course que j'ai encadré à ce jour, c'est vraiment top d'amener le GAG en cordées autonome sur un si beau parcours...
La brochette de clowns :)

Descente sans soucis au col de la Condamine, puis par le glacier jusqu'aux câbles de la Pilate, qu'il faut remonter pour mieux redescendre : on a du mal à avaler la logique de l'itinéraire sur une si longue journée ;p Heureusement de bonnes bières et de bonnes omelettes nous remettent de bonne humeur pour attaquer le pire : la descente de la Pilate enchainée de la montée au Temple :D
Et comme ligne de mire : La Guiness ! Et un très bon repas :)
Descente de la Condamine
Glacier de la Pilate et les Bans
Exclusivité Paris-Moche : Rob fait la vaisselle....

J4 : Traversée sur le Glacier Noir

Pour le dernier jour, grasse-mat', on prend le réveil de 4h30... Pas de Coolidge, on a déjà bien donné avec deux longues courses, et la descente sera déjà longue depuis le col de la Temple.
La montée est efficace, on rattrape une partie des cordées du réveil de 3h30, mais personne ne râle de s'arrêter au col... Descente sur le glacier noir qui paraît affreuse vue d'en haut, mais en fait la sente est parfaite :) 
Pour le glacier on forme une caravane de 8, et on descend agréablement avec de bonnes conditions d'enneigement et surtout une vue démentielle...
Il ne reste qu'a descendre la moraine, et puis : bière, glace, bière, burger à la Grave, café ps fort, et ... Dodo !!
Belle face N de l'Ailefroide
Vers la Pilate
LA Fourastier et Coste-Rouge
"Les jolies colonies de vacances, merci maman, merci papa !"
Pelvoux
"Vous prendrez bien encore quelques Km dans les pattes ?" ;)

Un week-end merveilleux en résumé, on a pas gâché :) Bravo à tous pour avoir bien avancé sur ce tour bien dur physiquement, et sur les parties techniques ! Et merci à Seb pour le co-encadrement !

dimanche 10 juillet 2016

Sortie en autonomie au Dôme de Polset

Seconde sortie des GAGistes sans encadrants, pour rattraper le but météo magistrale de Juin ! Récit par Victorien.
Après une sortie GAG annulée pour cause de météo apocalyptique en juin, on décide d'aller mettre en pratique tout ce qu'on a appris au stage alpi lors d'une sortie autonome. Thomas étant en vacances et Anaïs préférant rester sapée comme jamais, l'équipe du weekend sera composée de Mathilde, Pierrick, Nico et moi-même ; nos chers encadrants s'étant débiné pour cause de pente moyenne trop faible ! Pour bien se roder avant le weekend du 14 juillet, on s'oriente sur une course facile en Vanoise : le Dôme de Polset.
Attaque sur le glacier dans une ambiance magique
 
Malgré l'insistance de Pierrick pour monter au refuge par la Maurienne, il n'a pas réussi à nous convaincre (allez savoir pourquoi) et on montera donc au refuge par l’accès classique.
La météo du weekend étant au beau fixe, on part tôt pour faire quelques longueurs de couenne à Pralognan sur le secteur « haute tension ». Malgré les résurgences et le rocher un peu sale, l'escalade y est jolie et variée ! En début d'après midi, on prend la direction du refuge. On est en Vanoise donc on croise forcement des hordes de randonneurs venues profiter du paysage et on ne peut pas dire qu'ils aient tord, le panorama est magnifique !
C'est parti pour 2 heures de rando !

Arrivée au refuge en 2 petites heures, on a largement le temps d'aller se baigner au Lac Blanc. Les nombreux névés qui se jettent dans le lac nous inquiètent un peu pour la température de l'eau mais c'est à coup de « j'y vais si t'y vas » qu'on fini presque tous à l'eau. On n'y restera que 30 secondes max mais ça suffira pour se rafraichir et se décrasser avant le repas. Le bar fermant 30 minutes avant le repas, on devra donc patienter avant de déguster la bière locale ! Mais Nico réparera ça dès 19h en commandant un pichet de bière ! Le second nous aura valu les foudres de la gardienne à qui il faudra bien 10 minutes pour le remplir (et nous, cinq pour le vider) ! Pour le repas, on sera gâtés avec de délicieuses lasagnes (au passage, merci à nos voisins de table de nous avoir donné leurs restes !) suivi d'un bavarois aux framboises en dessert ; on aura même droit à la dégustation du génépi du gardien !
Refuge 4 étoiles avec piscine !
Couché de soleil sur les glaciers de la Vanoise
Pointe de l’Échelle
Après une nuit plus ou moins bercée par un groupe de ronfleurs, le réveil est assez brutal à cause de plusieurs personnes atteintes du SSP (on y reviendra plus tard), mais on retrouve vite le sourire en prenant notre petit déj devant un pot de Nutella de 3kg :)
Comme on est des élèves très disciplinés, en 30 minutes on est prêts à partir. Et le gros avantage c'est qu'on part bien avant 2 gros groupes pour profiter de la course tranquillement !
L'approche étant un sentier de randonnée, il est très facile de le suivre et on éteint vite les frontales pour profiter pleinement du levé du jour. On arrive vite aux 2 lacs glaciaires où l'on s'équipe. Après un débat d'environ 2 secondes, les cordées seront Nico avec Mathilde et Pierrick avec moi ; Nico et Pierrick sont désignés leaders de cordée.
Premières lueurs du jour sur le glacier de Gébroulaz

Sur le glacier, on commence à profiter des magnifiques couleurs du levé de soleil (même si le réveil pique les yeux, c'est toujours sympa de gravir un glacier exposé Est). Malgré un regel moyen, la progression est facile et, grâce à la quantité de neige restante, on ne verra pas trace des zones de crevasses annoncées dans le topo (et on ne s'en plaint pas). On ne verra pas non plus le fameux rocher caractéristique en forme de tête de cheval !
Petit moment de contemplation
Sommet en vue !

Sur la course en elle même, il n'y a pas vraiment de difficultés ; juste 2 petites portions à 30° mais pas de quoi se faire peur. Et on confirme au passage que c'est une course qui se fait effectivement mieux à ski ! Pour accéder au sommet, on choisi la voie la plus courte : la pente NE. Et au sommet, on est accueillis par un magnifique nuage accroché sur l'Aiguille de Polset (qui a parlé de chat noir). Cela ne nous empêchera pas de profiter d'un panorama exceptionnel : Mont Blanc, Grande Casse, Dent Parrachée, Barre des Écrins. Il manque juste la Meije pour que ce soit parfait !
Dernière pente avant le sommet
L'équipe au sommet

Bien qu'on ne soit pas en retard sur l'horaire, la neige trop molle nous incite à faire une croix sur l'Aiguille de Polset afin de ne pas prendre trop de risque sur la partie crevassée. Et voir toutes les cordées qui nous suivent commencer à bien brasser dans la neige nous confortera dans notre choix. Pendant qu'ils galèrent nous on court se baigner dans le lac et faire une bonne sieste ! Et comme toutes bonnes courses d'alpi, ça se fini en buvant une bonne bière au refuge !
Aiguille de Polset
Descente avec un panorama toujours aussi grandiose
Fin de course, vivement la prochaine !

La course était très (trop?) facile mais nous aura permis de se roder en manips de corde, à Pierrick de faire sa première course en temps que leader, et d'enfin aller en montagne après un mois de juin pourri ! Maintenant on est prêts à tout déchirer sur la prochaine sortie GAG !

Et pour finir, un petit extrait du dictionnaire Vidal :
 Le SSP (ou Syndrome du Sac plastique) est une maladie qui semble toucher de plus en plus de monde en refuge (effets conjugués de l'altitude et du réchauffement climatique ??). Les symptômes sont très caractéristiques et simples à reconnaitre. Si vous vous levez entre 10 et 15 minutes avant le réveil du gardien, et qu'en l'attendant vous passez votre temps à ranger des choses dans un sac plastique, vous êtes probablement contaminé ; parlez en à un professionnel de la montagne. 
Les risques pour la santé sont faibles mais à ne pas négliger. Vous risquez de mettre de très mauvaise humeur vos collègues du dortoir, de prendre une engueulade et, dans les cas extrêmes, voir un piolet d'un peu trop près ! 
Après avoir pris conscience que vous êtes atteint de cette maladie, vous avez fait le plus grand pas vers la guérison. Le suite consiste à dormir plus et être plus efficace au départ. D'autre y arrivent, pourquoi pas vous ?