jeudi 17 mars 2022

Week-end GLACEEEE !

 

Pour tous les gagistes, ce weekend est coché de longue date. C'est pas tous les jours qu'on peut casser du glaçon... C'est même une découverte pour certains (dont votre fidèle serviteur pour cet article).


Eustache et Vincent, nos experts pour le weekend, mettent toutes les chances de notre côté pour avoir des conditions parfaites. Destination Freissinière, dans les hautes Alpes, le temple de la cascade de glace. On part le premier weekend de janvier, au plein cœur de l'hiver. 

Il faut savoir qu'en plus de demander du matos bien spécifique, la saison pour pratiquer cette discipline est plutôt courte : mi décembre à mi février environ. En effet, on a besoin d'un bon gros congélateur naturel pendant un moment avant que la cascade ne soit grimpable.


La météo des dix derniers jours de 2021 douche notre enthousiasme tout autant que le manteau neigeux. Le soleil des tropiques succède à la mousson et on se dit que ça va finir à la piscine, ou pire au dry tooling (question de point de vue) !  


On regarde les topos sans trop y croire et les Super-encadrants creusent les recoins les plus obscurs d'internet pour tenter de dénicher des lignes grimpables en mixte. Pas simple car au royaume de la cascade, ce type d'itinéraire n'a pas sa place.


Les quelques jours de froid qui précèdent notre expédition finissent de nous désorienter : alors, il y aura de la glace ou pas !?! Même Eustache et sa boule de cristal n'en savent rien. En bon organisateur - encadrant glace Ffcam s'il vous plaît - il dégaine alors le plan Z et réserve un créneau sur la cascade artificielle toute neuve de Freissinière. Ouf, c'est déjà ça ! Pour la suite, on verra. 


Pour nous, pauvres stagiaires, il y a des considérations plus terre à terre : c'est quoi le régime alimentaire du glaciériste ? Au feeling on en invente un à base de fromage, charcuterie, pain et pommes de terre principalement 🤩

 

 

Un peu de pomme de terre avec votre reblochon ?


Vendredi soir, départ : c'est déjà l'aventure puisqu'il neige dru à la sortie de Grenoble. Votre fidèle serviteur a pioché un ticket gagnant pour le trajet, Vincent pilote son van comme une formule 1. Le Lautaret : easy ! 20h15 à Freissinière, on est dans le timing pour l'apéro, les autres devraient arriver après le digeo (départ prévu après 18h, bon courage).

Surprise, à peine passé à table, l'autre voiture arrive. Ils n'ont pas résisté à l'appel de la glace et ont tout annulé pour partir une heure plus tôt.


Bilan : vous l'aurez compris, on a les crocs.


 

 Les entrailles de la tour 

 

8h55, samedi matin, on est tous au pied de la tour, piolet à la main pour en découdre façon cow-boy dans un western. Seul problème technique qui nous empêche de dégainer : impossible d'ouvrir la porte d'accès pour monter dans la structure artificielle ! La glace verrouille l'entrée, c'est le comble. On laisse les experts s'y coller et on s'entraîne à terre sur notre frappe du piolet.







Le Crux de la journée 


Une fois les cordes montées (l'intérieur de la tour vaut le détour d'après Eustache), on grimpe enfin nos premières longueurs. Tout le monde a la banane, l'ambiance est vraiment magique ! On comprend mieux pourquoi les glaciéristes aiment tant cette activité malgré ses contraintes et inconvénients (onglée quand tu nous tiens…)

 

 

                                                                    Comment brocher sans (trop) se fumer


Les coachs nous poussent bien, on progresse : maniement du piolet, cramponnage, brochage, relais précontraints… Quoi c'est déjà fini ?!?


On quitte à regret ce bel édifice. 


Objectif de l'après-midi : constater les conditions des cascades du vallon de Freissinière pour en grimper éventuellement une le lendemain. Cet endroit, c'est un peu Disneyland pour un glaciériste.

Nous voilà donc parti pour un aller-retour de 12 km dans ce vallon encaissé. C'est vrai qu'il fait froid là dedans, un vrai frigo. On en prend plein les yeux et on imagine le potentiel quasi illimité quand c'est en condition…. Et qu'on a le niveau ! Les Écrins en toile de fond donnent la touche finale.

 

 

 

 

Quelques cordées sont à l'œuvre, et une des cascades répondant à nos critères semble grimpable. L'excitation nous gagne. 

Le debrief de fin de sortie se charge de nous refroidir tout en nous ramenant à la réalité objective. Dans notre situation, "Les Larmes de Nicodème" c'est peut être pas la meilleure idée. C'est dur, l'approche est complexe. Il s'agit de ne pas tomber en traversant le torrent, sinon ça sent l'hypothermie et le retour express. Les infos d'une cordée croisée au retour finissent de nous convaincre, c'est grimpable mais pas simple. Pas le top pour une première cascade de plusieurs longueurs.

 

 

Quand tu seras plus grand Maxime...

Pendant qu'on rumine ces problématiques dans le sauna (eh oui, le gîte est vraiment grand luxe), Vincent fait le tour des infos sur internet… Pour changer ! Voilà le retour du plan Z : direction ceillac pour les fameux Y.

Bon c'est pas la porte à côté et on est 8. Comme vous avez pu le constater dans les articles précédents, ça met du bazar dans une voie un groupe comme ça. Après la grasse mat' du samedi matin, voilà donc le retour du réveil matinal : objectif 6h dans la voiture. On est fiers de respecter le timing… En oubliant sans s'en rendre compte le picnic dans le frigo !


La surprise, c'est qu'il a neigé 10-15 cm. Le talent de nos deux pilotes décide donc du sort de la journée. Dans la montée de Ceillac, lors de quelques virages pris en glissade, on se dit que le "but voiture" n’est pas loin. 


7h du matin au parking et c'est déjà la foule des grands jours : les fans de cascade ne dorment donc jamais ? L'avantage aux "Y" c'est que, comme son nom l'indique, il y a deux branches. Seules les deux premières longueurs sont communes, la pluie de glaçons larguée par le groupe qui nous précède ne durera pas longtemps ! 


On s'équipe, la tension monte, l'ambiance est encore une fois exceptionnelle avec la cascade qui se dévoile au fur et à mesure du lever du jour. On révise surtout les manips : avec deux leaders pour six seconds, mathématiquement c'est pas simple ! 


Une fois les automatismes en place, ça déroule, c'est que du bonheur. Les lieux sont magiques et la cascade en bonne condition. On profite de l'instant, de chaque frappe / ancrage. Bon, c'est clair qu'on a la position facile en second, moins de pression que les leaders. Néanmoins, on s'applique à grimper propre et je trouve, avec mon jugement de débutant, que le groupe ne s'en tire pas si mal.

 

 

 

 

Arrivés en haut, il ne reste plus qu'à redescendre les 250 m de dénivelé avec le GR. Avec la glace et la neige, on garde les crampons et on a l'occasion de réviser l'encordement court. 



A la voiture, on se dit qu'un petit picnic-debrief improvisé est la meilleure des idées. Vincent sort même de l'arrière du van des tables. Il ne manque plus que … le picnic resté dans le frigo.

 

 

Alors... C'est comment la cascade ? :)

Départ rapide pour passer le Lautaret avant la perturbation. Encore une fois la route est bien blanche mais nos pilotes ont l'habitude. Le trajet est avalé sans histoire.

Le retour à la réalité est dur encore une fois. 


Merci le GAG.


P:S : certain(e)s ont continué sur cette belle lancée en participant le weekend d'après à l'ICE climbing. Retour dans le même secteur avec toujours autant de plaisir pour 3 jours de glace intenses ! 

On a même refait les Y à ceillac, branche de gauche cette fois pour changer




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